La recherche du Beau typographique permet d'attirer l’œil du lecteur. Cependant, nous pouvons d'abord nous questionner sur la notion du Beau.
Le Beau est un ressentiment abstrait lié à divers aspects de l'existence humaine. C'est pourquoi, selon les époques et cultures, ce sentiment diffère. Généralement, ce Beau est suscité par une expérience sensorielle et/ou intellectuelle en accord avec l'aspect philosophique de l'esthétique occasionnée par différents domaines tels que l'histoire, la sociologie, la psychologie et l'art.
« La beauté n’est pas une qualité inhérente aux choses elles-mêmes, elle existe seulement dans l’esprit qui la contemple, et chaque esprit perçoit une beauté différente ».
La typographie, un outil décoratif
La typographie est utilisée comme outil décoratif depuis longtemps. Au Moyen Âge, la création des enluminures facilite la compréhension, puisque la grande majorité des personnes est illettrée. Faites à la main, elles témoignent également d'une recherche de beauté. Elles ont pour but de décorer ou d'illustrer un texte, et en particulier un manuscrit. En effet, elles étaient destinées à distraire ou avertir le lecteur d'un début de texte ou de paragraphe, grâce à leur mise en valeur.
De plus, les moines cultivaient également l'art de la Lettrine dans leurs enluminures. Cette forme de typographie artistique est devenue de plus en plus incontournable, intégrant des couleurs, une taille plus importante, et des ornements de motifs décoratifs ou figuratifs. Poussée à son paroxysme, la Lettrine a même parfois été déformée selon le décor d'une vignette, d'un caractère plus grand d'une même police d'écriture ou d'une autre façon. La lettrine n'a eut de cesse de voir son nom changer au fur et à mesure du temps. C'est à ce moment précis qu'elle devint un ornement, n'étant plus utilisée pour des raisons de compréhension mais plutôt de décoration. Elle a été appelée différemment en fonction de son usage. Autrefois, elle fut nommée "Lettre grise" lorsqu'elle apparaissait dans une vignette ornée, puis "Lettre de deux points" quand elle fut simplifiée. Pour finir, la lettrine ne fut distinguée du texte que par un corps plus gros qui tenait sur un espace d'environ deux lignes.
Avec l'apparition des techniques de l'imprimerie et de la gravure, ces productions disparaissent peu à peu, réduisant la typographie à sa simple utilité, celle d'être lue. La volonté artistique s'appauvrit considérablement.
Au XXème siècle cependant, les artistes procèdent à une véritable recherche du Beau, en accord avec la typographie. Ce souci du Beau est l'opposé de celui du siècle dernier, par rapport aux techniques d'impression très prisées. Ces dernières permettaient une production rapide et abondante de journaux, dévoilant alors un procédé de mécanisation plutôt que d'artisanat. Cette technique a donc été remplacée par l'offset1, pour laisser place à des caractères créatifs grâce aux techniques numériques tant en Art qu'en mise en page pour les œuvres littéraires. Le XX° siècle est donc rythmé par une reconsidération de la typographie.
La typographie et la beauté, suscitation de l'imaginaire du destinataire
Le concept d'imaginaire est polysémique. Il renvoie à une multiplicité des sens, selon les points de vue adoptés, selon les auteurs qui l'utilisent ou les champs théoriques qui s'y réfèrent. Lorsqu'on parle d'imaginaire social, ou d'imaginaire personnel, on fait appel à une notion sensiblement différente de celle que le sens commun associe au mot imagination. Il s'agit de la capacité d'un groupe ou d'un individu à se représenter le monde à l'aide d'un réseau d'associations d'images qui lui donnent un sens.
Sur le plan individuel, l'imaginaire témoigne de la subjectivité de la personne. Les images qui traversent l'esprit sont présentes avant même que l'on ne tente de les inscrire dans la normativité symbolique du langage. Elles appartiennent à la singularité de l'histoire personnelle.
Chi-Lo-sa, Françis Picabia
Au premier contact avec cette œuvre dadaïste, le lecteur est surpris. En effet cette réalisation a la caractéristique de pouvoir être vue comme "un dessin" de forme circulaire mais également d'être lue grâce à la présence de paragraphes au sein du cercle. Toutefois ce texte forme un cercle et est coupé par quatre traits qui ne sont pas prolongés pour se croiser.
Le lecteur peut imaginer que ces droites séparent et structurent les différents paragraphes par thème ou par ordre. Ainsi les traits prennent la place d'un saut à la ligne dans cette œuvre aux codes de mise en page bouleversés. Si le spectateur se livre au déchiffrage des écrits de Picabia, sans doute pourra-t-il s'imaginer plusieurs réponses sur l'origine de cette forme. Enfin, le titre de l’œuvre , qui se traduit par « va savoir », dirige le spectateur vers une incertitude. C'est pourquoi chaque personne peut s'imaginer sa propre solution de l’œuvre de Picabia, et laisser errer son imaginaire où bon lui semble.
La Prose du Transsibérien, association de Blaise Cendrars
Ce poème, écrit par Blaise Cendrars au début de l'année 1913 puis illustré et mis en forme par Sonia Delaunay, se veut le premier livre simultané.2 Au départ, ce long poème possédait deux titres: La Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France puis Prose du Transsibérien et de la petite Jeanne.
Ce poème, écrit par Blaise Cendrars au début de l'année 1913 puis illustré et mis en forme par Sonia Delaunay, se veut le premier livre simultané.2 Au départ, ce long poème possédait deux titres: La Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France puis Prose du Transsibérien et de la petite Jeanne.
L'histoire se déroule dans le Transsibérien, un train russe, reliant Moscou à Vladivostok. Ce trajet, partant de Moscou jusqu'à Kharbin, est centré sur un jeune homme âgé de 16 ans3, en compagnie de Jehanne qui se révèle être une prostituée au fur et à mesure des vers. Cet ouvrage est basé sur une série de poèmes écrit à la même époque et qui repose sur les thématiques du voyage et de la rêverie. Cette série de poème repose également sur le vécu du poète et est le fruit de ses nombreux voyages à Paris, Moscou et même New York des années 1905 à 1912.
Par ailleurs, la Prose du Transsibérien est une oeuvre intermédiaire entre Les Pâques de New York (1912) où l'auteur écrit pour la première fois sous le pseudonyme de Blaise Cendrars, et de Le Panama ou Les aventures de mes sept oncles (1918). Ces trois œuvres poétiques sont étroitement liées tant par leur période d'écriture que par leur thématique commune, celle du voyage.
« Deux mètres de long pour un poème. Éclatante carte routière verticale qui entraîne l'œil du lecteur simultanément dans la danse chromatique et la musique des mots. C'est le premier livre-objet. »
C'est curieusement la langue Russe qui unit Blaise et Sonia, langue parlée par l'auteur et d'un autre côté, la langue maternelle de la future illustratrice. Cette dernière réalisera ensuite une reliure qui agence des papiers colorés, prédestinant la collaboration de ces deux artistes dans la réalisation de la Prose du Transsibérien.
Sonia Delaunay s'immerge dans un travail colossal, en réalisant un dépliant de deux mètres, associant une bande de couleurs réalisée par ses soins au côté du texte de Cendrars. Cette décision n'est pas anodine, puisqu'elle a un but défini, celui d'atteindre la hauteur de la Tour Eiffel, symbole de la modernité au XXème siècle. Ainsi, cette originalité participe à un jeu entre l'imagination du lecteur et le lien étroit entre le dessin et le texte.
En effet, ce poème décrit un voyage en chemin de fer, dont le rythme des vers souligne une certaine précipitation des paysages et des souvenirs, qui renvoie certainement à la vitesse du train. Un carambolage s'effectue entre les mots, les images, l'usage du vers libre et l'abandon de la ponctuation qui créant cette montée brutale des émotions.
Ne peut-on pas assimiler ce chemin de fer, au fer qui compose la tour Eiffel? Dans un même temps, nous pouvons faire un lien entre l'accélération des paysages, souvenirs et le vécu de cette tour qui a vu différents paysages s'étaler devant elle à une vitesse fulgurante à cause de l'urbanisation : d'entrée, le lecteur imagine la Tour Eiffel, rien que par l'histoire et la forme du poème. Elle transparaît par ailleurs à la fin du tableau, en rouge.
A. Un voyage cosmique, bouleversant l'imaginaire du lecteur...
A. Un voyage cosmique, bouleversant l'imaginaire du lecteur...
La découverte des contrastes simultanés4 découvert par le couple Delaunay, dirige rapidement Cendrars vers un lyrisme cosmique.5Ainsi, le thème du voyage s'intègre parfaitement pour définir et proclamer son nouvel art poétique, associé à une véritable révolution typographique, citée dans le premier point sur la mise en forme du poème.
Le voyage évoqué tout au long de l'oeuvre ne ressemble pas à quelque chose d’apaisant mais plutôt violent, le rythme y est frénétique, la course du Transsibérien s'accélère, s'amplifie par la répétition d'images qui reflètent des tourbillons, des tournoiements. Le lecteur est victime d'une course infernale, où la couleur du sang et du feu donne la couleur du poème, le plongeant peu à peu dans l'abîme. L'auteur mélange les registres passant d'un lyrisme rêveur au réalisme le plus cru.
Le poème au premier coup d’œil pourrait être doux avec le travail de Sonia Delaunay sur les couleurs pastelles, pourtant le voyage évoqué par Cendrars est loin d'être calme. Ce dernier est en proie à une désillusion, car le train est escorté par la guerre, les famines, les maladies, les souffrances et le voyage, qui laissent le poète face à une nostalgie sur sa jeunesse perdue et à un regret d'être parti en voyages.
Son voyage reflète un nomade savant capable avec ses sens de combiner vitesse et tragédie tout en élaborant un des grands mythes de la modernité poétique.
B. Un poème symphonique
B. Un poème symphonique
La Prose du Transsibérien est composée comme un poème symphonique. Ainsi, Cendrars n'a de cesse de répéter: "Blaise, dis, sommes-nous bien loin de Montmartre?", qui sonne tel un refrain où les leitmotivs se succèdent.
De plus, les visions défilent en gammes qui montent du présent jusqu'à l'avenir. Jehanne demeure sa muse, qui est l'auteur d'un second voyage, qui fait défiler les images d'un paradis perdu, de plus en plus lointain à l'intérieur du train.
Le lecteur peut s'imaginer le poème en musique, et même le fredonner. Il n'a pas de limite pour le découvrir, Cendrars mène ses lecteur vers un véritable voyage; tant par le thème concret du poème, où un jeune homme se déplace en train avec une prostituée, que par un voyage imaginaire provoqué par les images déformées du paysage à cause de la vitesse du train, ainsi que de l'enfer vécu dans le train où le malheur règne.
C. Exemple d'un extrait
C. Exemple d'un extrait
À première vue, nous retrouvons ce mélange d'art entre Sonia Delaunay et Cendrars. A gauche, les couleurs et les formes indéfinies de Sonia se présentent tel un tableau tout à gauche de la page. Le lecteur peut s'imaginer de multiples histoires au regard de la peinture abstraite. Il peut inventer des formes, trouver des explications aux multiples couleurs, et une raison à leur position et forme. Si nous nous mettons à la place d'un de ses lecteurs, nous pourrions imaginer que la tâche blanche délavée à droite de l'oeuvre serait une lueur, un esprit, un fantôme. Par ailleurs, le lecteur pourrait assimiler les couleurs sélectionnées à une symbolique. On remarque dans cet extrait la présence importante du rouge, le lecteur pourrait assimiler cette couleur à un passage plutôt agité, voire dangereux puisque le rouge est souvent étroitement lié au sang dans notre inconscient ou encore à la passion si le lecteur a juste pris le temps de regarder l'oeuvre sans la lire.
En outre, cette réunion de couleurs, nous remarquons que la présence de l'Art de Sonia ne s'arrête pas, car du orange et du rose pale englobent le texte de Cendrars. Le poème n'est pas écrit en noir comme nous avons l'habitude de le voir, mais en orange et violet, alors que le noir est utilisé plutôt pour les textes, mais 'il se retrouve à gauche dans le tableau de Sonia. Ainsi, l'Art et la Littérature ne font qu'un et le lecteur ne peut dissocier la couleur du texte.
Si nous nous concentrons sur le texte, nous retrouvons divers aspects évoqués plus haut. De prime abord, le lecteur trouve directement le refrain qui est au milieu et coupé du reste du poème. Ainsi, le lecteur revient à la réalité ne serait ce qu'un instant pour se demander où il se trouve et se rappeler de la destination qu'il doit atteindre, puis le voyage, recommence jusqu'à ce que le refrain réapparaisse. La mise en page est plutôt classique, chaque vers revient à la ligne, cependant nous retrouvons le vers libre de Cendras et son absence de ponctuation. De plus, le lecteur ne comprend pas bien le sens de certains mots ou noms cités. Mais si nous faisons abstraction de ces mots, nous retrouvons l'omniprésence du voyage, de la vitesse et des sens. Le lecteur ne peut s'empêcher de faire des allers-retours entre le texte et les couleurs de Sonia, en ayant la curiosité de comprendre pourquoi cette combinaison est si étonnante et nouvelle.
Dans cette oeuvre, le lecteur est sensible par le choix de la gamme chromatique. Cette dernière est plutôt large mais sans nuances. Les couleurs sont brutes et se contrastent entre elles. Ainsi, nous remarquons la présence d'une couleur froide, le violet, de deux couleurs chaudes telles que le rouge et le jaune et d'une couleur neutre, le blanc.
Cependant, les auteurs ont plusieurs choix qui s'offrent à eux pour émouvoir le lecteur, ceux-ci peuvent être plus conformes à la peinture classique.
Si nous nous concentrons sur le texte, nous retrouvons divers aspects évoqués plus haut. De prime abord, le lecteur trouve directement le refrain qui est au milieu et coupé du reste du poème. Ainsi, le lecteur revient à la réalité ne serait ce qu'un instant pour se demander où il se trouve et se rappeler de la destination qu'il doit atteindre, puis le voyage, recommence jusqu'à ce que le refrain réapparaisse. La mise en page est plutôt classique, chaque vers revient à la ligne, cependant nous retrouvons le vers libre de Cendras et son absence de ponctuation. De plus, le lecteur ne comprend pas bien le sens de certains mots ou noms cités. Mais si nous faisons abstraction de ces mots, nous retrouvons l'omniprésence du voyage, de la vitesse et des sens. Le lecteur ne peut s'empêcher de faire des allers-retours entre le texte et les couleurs de Sonia, en ayant la curiosité de comprendre pourquoi cette combinaison est si étonnante et nouvelle.
La Prose du Transsibérien utilise donc la typographie pour arriver à un beau artistique dans la technique des mots, les sens des mots deviennent des images à eux seuls dans son poème, et dans l'illustration même aussi.
La typographie et la beauté, vers la diffusion de message à travers des émotions
Pourtant, la typographie a un autre but, celui d'émouvoir les personnes à travers à un Beau. Les émotions peuvent être universelles, en Art ce sentiment peut être tout autre. Seulement l'artiste avec la présence innovante de la typographie désire aussi toucher le spectateur.
La Futuracha, Odysseas Galinos-Paparounis
Dans cette oeuvre, le lecteur est sensible par le choix de la gamme chromatique. Cette dernière est plutôt large mais sans nuances. Les couleurs sont brutes et se contrastent entre elles. Ainsi, nous remarquons la présence d'une couleur froide, le violet, de deux couleurs chaudes telles que le rouge et le jaune et d'une couleur neutre, le blanc.
De plus, hormis ces quelques couleurs, nous sommes attirés par les multiples lettres grecs qui ornent le tableau. On les devine aisément, l'alpha, le beta, seulement il n'existe pas de traduction correcte. Elles sont ici dans un but purement décoratif, insolite. C'est pourquoi l'auteur s'est permis de les décorer elles aussi par les couleurs de fond. Certaines sont remplies de couleurs comme le beta à gauche qui est tout en jaune à l'intérieur, ou partiellement.
Par ailleurs, l'auteur n'a pas "décoré" de la même manière toutes les lettres, celles qui ont des blancs grâce à leur forme ovale sont coloriées, tandis que celles qui sont linéaires, peuvent être souvent écrites sur un fond coloré ou blanc. Le spectateur quant à lui est perdu face à un tableau qui n'utilise pas la typographie comme moyen d'information. Elle n'est présente que pour l'expression de l'émotion.
En effet, le spectateur peut aimer ces contrastes tranchés, cette gamme chromatique, ces formes géométriques, cet alphabet grec, mais il est obligatoirement sensible aux choix de l'auteur. Ceci n'est pas un sentiment de peur, d'amour, mais de liberté, d'étonnement et de voyage vers la richesse de l'Art et la combinaison entre moyens artistiques et typographiques.
En effet, le spectateur peut aimer ces contrastes tranchés, cette gamme chromatique, ces formes géométriques, cet alphabet grec, mais il est obligatoirement sensible aux choix de l'auteur. Ceci n'est pas un sentiment de peur, d'amour, mais de liberté, d'étonnement et de voyage vers la richesse de l'Art et la combinaison entre moyens artistiques et typographiques.
Cependant, les auteurs ont plusieurs choix qui s'offrent à eux pour émouvoir le lecteur, ceux-ci peuvent être plus conformes à la peinture classique.
Exposion Regional Valenciana, Jose Mongrell
Le tableau de Jose Mongrell réalisé en 1909, semble n'être qu'un tableau s'inscrivant dans la tradition. Un style réaliste, des couleurs un peu passées mais qui ne dénotent pas la réalité, des figures féminines renvoyant à la forte présence de la femme dans l'art et la nature. Pourtant, il s'inscrit dans le modernisme catalan, une forme d'Art nouveau qui se développe dans les arts décoratifs.
Dans cette peinture, beaucoup de codes en peinture sont modifiés.
La peinture est structurée en deux plans qui peuvent être difficile à définir. Nous pourrions penser que le premier plan se défini par les deux femmes à gauche et l'encadré fleuri, cependant le premier plan est plus singulier. En effet, le premier plan est simplement l'encadré fleuri, où l'image n'est autre au niveau de la forme qu'une réduction de la taille du tableau. L'arrière plan se compose du reste du tableau, de l'ambiance romantique de ce dernier. La scène n'est plus principale dans l'oeuvre mais orne le tableau dont son élément majeur reste la typographie. Celle-ci nous informe du thème, et dans ce cadre là, de l'événement pour lequel la peinture a été réalisée. La bataille de Flores est une fête populaire de Laredo en Espagne où l'art décoratif est célébré.
La peinture est structurée en deux plans qui peuvent être difficile à définir. Nous pourrions penser que le premier plan se défini par les deux femmes à gauche et l'encadré fleuri, cependant le premier plan est plus singulier. En effet, le premier plan est simplement l'encadré fleuri, où l'image n'est autre au niveau de la forme qu'une réduction de la taille du tableau. L'arrière plan se compose du reste du tableau, de l'ambiance romantique de ce dernier. La scène n'est plus principale dans l'oeuvre mais orne le tableau dont son élément majeur reste la typographie. Celle-ci nous informe du thème, et dans ce cadre là, de l'événement pour lequel la peinture a été réalisée. La bataille de Flores est une fête populaire de Laredo en Espagne où l'art décoratif est célébré.
Ainsi, cette peinture sonne plus comme une affiche publicitaire, qui vente les points forts de cette fête, par la beauté et le goût de l'art floral. Le spectateur est touché par une telle beauté, qui le conduit dans un élan de plaisir et de satisfaction. La douceur des fleurs, leur doux parfums, ces magnifiques paysages, rendent heureux et calme. Ce paysage pourrait être un univers onirique où n'importe qui souhaiterait y plonger. La typographie dans cette oeuvre est d'une part informative puisque nous pouvons lire de manière lisible: "Exposition regional Valencia" tout en haut comme un titre, et d'autre part synonyme de décoration, fantaisie, avec une calligraphie plus recherchée en spirale pouvant se confondre avec les fleurs, dans l'encadré fleuri.
Cet encadré nous révèle le nom de l'événement: "Batalla de Flores", qui part cet décoration nous révèle de suite le caractère de cette fête, qui attire et doit attirer par sa beauté.
Cet encadré nous révèle le nom de l'événement: "Batalla de Flores", qui part cet décoration nous révèle de suite le caractère de cette fête, qui attire et doit attirer par sa beauté.
En résumé, l'émotion du Beau présent dans la typographie dans la littérature et l'art provoque un réel sentiment de plaisir et de satisfaction dû à la conformité du Beau actuel. Ce n'est pourtant pas le seul but puisque le Beau typographique peut également susciter toutes les émotions qu'une personne peut ressentir au regard de l'art. La surprise, le doute, la curiosité, l'incompréhension rien n'est oublié, le spectateur rencontre alors une nouvelle forme de Beau.
Le Beau en typographie prend donc de multiples manifestations, comme la forme, l'aspect visuel, le mouvement et le son lors du XX° siècle. La typographie s'est donc ouverte à une voix plus artistique et joue plusieurs rôle important dans l'art. Elle peut avertir le spectateur sur un thème de l'oeuvre, un mot important, le titre, elle peut aussi perdre le lecteur dans une ou plusieurs émotions, elle peut aussi le faire voyager ou créer une complicité avec le lecteur en lui laissant libre court à son imagination. La typographie fait désormais partie d'une sorte d'art à la porté de tous.
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1 Technique d'impression précédant la lithographie, qui servait à la création ainsi qu'à la reproduction de multiples exemplaires à l'encre ou au crayon sur un pierre calcaire.
2 Il est publié dans l'édition « l'Homme Nouveau » la même année
3 À 16 ans, Cendrars fuge de chez lui et se rend à Moscou
4 Phénomène obligeant notre œil, par une couleur donnée, à exiger simultanément sa complémentaire. L’œil la créé alors si elle n'est pas donnée.
5 Genre de lyrisme qui célèbre la splendeur du monde, sans pour autant mettre en scène l'individualité du locuteur.